Paolo Uccello

di Robert Fohr

L’oeuvre du jour
Paolo Uccello, Paolo di Dono di Paolo, dit (Florence, 1397 – Florence, 1475), “La Chasse de nuit”, vers 1465-1470. Tempera, huile et traces d’or sur panneau, 73,3 x 177 cm. Oxford, Asmolean Museum.

C’est en regardant “La Reine Margot” de Patrice Chéreau (1994 que j’ai repensé à ce chef-d’oeuvre de Paolo Uccello. Paolo di Dono a été célébré de son vivant comme un maître de la perspective, des animaux et du paysage ; son surnom, Uccello (« Oiseau »), fait allusion à ses représentations du monde naturel. Il était un créateur polyvalent, travaillant parfois sur des commandes de mosaïques et de vitraux et tous ces talents semblent converger dans cette oeuvre sans pareille. En tant que paysage nocturne et en tant que composition brillamment structurée, “La Chasse” est une peinture très originale. De par sa taille et sa forme, il s’agit d’une “spalliera”, à voir à hauteur d’épaule, qu’il s’agisse d’une tête de lit, d’un panneau de “cassone” décoré ou d’un décor de lambris. Le commanditaire en est inconnu, mais le tableau était clairement destiné à un cadre domestique luxueux, peut-être à Urbino où Uccello a travaillé pendant un certain temps à partir de 1465, ou à Florence vers 1470. Des taches d’or dans le feuillage des arbres auraient complété les couleurs vives des personnages contre la forêt sombre, rendant la peinture encore plus belle lorsqu’elle étai vue à la lueur des bougies. La chasse était un passe-temps aristocratique avec ses propres rituels (le croissant de lune, symbole de Diane, déesse de la chasse, apparaît dans le harnachement des chevaux) et l’idée d’une chasse nocturne est plus ludique ou symbolique que réaliste. Uccello a tracé une grille sur la surface du panneau, fixant un point de fuite central. La facture n’est plus tout à fait gothique et affirme le traitement perspectif (profondeur traitée en couleurs de plus en plus sombres qui justifient le titre ; diminution de la taille des arbres et des personnages suivant les fuyantes comme le lac à droite ; point de fuite central occupé par le gibier) que Paolo Uccello maîtrise. Notre regard est attiré profondément dans la forêt. Le tableau fait partie des « 105 œuvres décisives de la peinture occidentale » constituant le “Musée imaginaire” de Michel Butor (2019).

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