Le sette opere di Misericordia

di Robert Fohr

L’œuvre du jour
Caravage, “Les Sept Oeuvres de miséricorde”, 1606-1607. Huile sur toile, 390 x 260 cm. Naples, Pio Monte della Misericordia.

L’œuvre d’aujourd’hui est un hommage à Ernest Pignon-Ernest, installé hier par Adrien Goetz à l’Académie des beaux-arts (voir mon post), et qui, à la fin des années 1980, avait fait revivre Caravage et l’esprit du maître lombard dans les rues de Naples à travers ses saisissants dessins au graphite grandeur nature ou des impressions de ces compositions, qui, collés sur les murs de la ville, surprenaient et interrogeaient fortement résidents et touristes.
Ernest Pignon-Ernest a commenté ce tableau célèbre des “Oeuvres de miséricorde”, d’une complexité dramatique respectueuse du thème, dans le cadre d’une interview sur France Inter le 14 juillet 2020 : “J’ai choisi une peinture du Caravage faite à Naples. Elle est située à l’endroit même où Caravage l’a peinte et représente une rue de Naples, avec une symbolique de différentes œuvres de compassion./…/ Pour moi, ce tableau c’est Naples. Il me fait voyager dans la ville d’il y a 2000 ans, dans celle d’aujourd’hui et dans le Naples de mythologie. Il faut envisager Naples comme le lieu de l’humain qui a résisté à toutes les invasions, toutes les catastrophes, aux tremblements de terre, à la peste… Dans les temps que nous traversons aujourd’hui, Naples est une sorte de symbole de résistance humaine.”
On se souvient que Caravage avait fuit Rome pour Naples en septembre ou octobre 1606 après avoir s’être rendu coupable en mai de la même année du meurtre de Ranuccio Tommasoni. Naples était alors sous domination espagnole, et donc hors de portée de la justice romaine. Cette dernière période de création qui eut également pour cadre Malte et la Sicile fut très féconde mais marquée du sceau de la tragédie pour l’artiste lui-même comme pour son oeuvre. A Naples Caravage retrouva protecteurs et commanditaires dans un climat intellectuel bien différent de celui de Rome : parmi eux Giovan Battista Manso, l’un des sept fondateurs du Pio Monte della Misericordia et fin connaisseur du monde artistique de son époque. « Les Sept œuvres de miséricorde » fut réalisé pour l’église du Pio Monte et coûta la somme exorbitante de 400 ducats. Le tableau énigmatique, parmi les plus importants du peintre, représente avec un grand réalisme, dans un mélange de personnages tirés de la rue, les activités caritatives de l’organisation, inspirées des sept œuvres corporelles de Miséricorde : enterrer les morts, visiter les prisonniers, nourrir les affamés, aider les sans-abri, visiter les malades, vêtir ceux qui n’ont rien…

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