Jean Baptiste Caussette

di Jacques-Olivier Boudon

Préparer un Dictionnaire des vicaires généraux, c’est parfois croiser des vies qui plongent leurs racines dans l’armée napoléonienne. Ainsi Jean Baptiste Caussette qui fut vicaire général de Toulouse de 1859 à sa mort en 1880, tout en restant supérieur des missionnaires diocésains, qui fut l’organisateur de l’Université Catholique de Toulouse et auteur de nombreux ouvrages dont une Vie du cardinal d’Astros, était présenté comme natif de Fonsorbes (Haute-Garonne) par les quelques notices qui le mentionnent. Par méthode, je commence toujours par rechercher l’acte de décès d’un individu. L’acte de décès de Jean Baptiste Caussette me révéla qu’il était né en fait à Plaisance, le 6 janvier 1819, de Bertrand Caussette et Marguerite Boussuge, ce que confirma l’acte de naissance. Mais ni l’acte de décès, ce qui assez fréquent (on est content quand figurent les noms des parents) ni l’acte de naissance ne mentionnait la profession du père. Mais en googlelisant le « nom, prénom » du père, je suis tombé sur son dossier de la légion d’honneur (Base Leonore). Ce pouvait être un homonyme, mais il était natif de Fonsorbes, ce qui laissait penser que je tenais le bon, ce que confirma son acte de mariage. Ainsi mon vicaire général est le fils d’un vétéran des armées de la Révolution et de l’Empire. Soldat en 1794, passé par l’armée d’Espagne, Bertrand Caussette fait ensuite la campagne d’Italie avec Bonaparte, s’embarque pour l’Egypte, mais fait partie des 3000 hommes laissés en juin 1798 sur l’île de Malte où il reste jusqu’en 1800. De retour en France, il est affecté au corps d’armée commandé par le général Augereau, et séjourne d’abord à Bayonne, puis à Brest, mais ne participe pas à la campagne de 1805. L’année suivante, il devient caporal au sein du 7e régiment d’infanterie légère, puis quelques mois plus tard sergent, et participe à toutes les campagnes au sein de la Grande Armée, en Prusse et Pologne en 1806-1807, restant sur place l’année suivante, en Autriche en 1809, au sein du corps d’observation de l’Elbe de 1810 à 1812, en Russie en 1812. Devenu sous-lieutenant en février 1812, il est fait chevalier de la légion d’honneur en août et promu lieutenant en septembre. Il participe à la campagne de Saxe, est fait prisonnier à Dresde en décembre 1813 et rentre en France en juillet 1814. Son dossier précise qu’il souffrait de « quelques douleurs rhumatismales et grande faiblesse de la vue suite des fatigues de la guerre ». De retour à Fonsorbes, il n’est pas tenté par l’aventure des Cent-Jours, mais cherche à se marier. Il finit par trouver la perle rare, en la personne de Marguerite Boussuge, une veuve de 39 ans, originaire du Cantal, qui habite à Plaisance-du-Touch, commune située à 6 km de Fonsorbes. Le mariage est célébré à Fonsorbes. L’acte de mariage ne mentionne pas directement la participation de Bertrand Caussette à la Grande Armée. Il est qualifié par son titre de membre de la légion d’honneur et sa qualité de retraité. Bertrand Caussette, devenu veuf, meurt en son domicile de Fonsorbes, le 25 septembre 1854, à 82 ans. Cette fois, l’officier d’état-civil n’a aucun scrupule à préciser qu’il était ancien lieutenant. S’il n’y est pas né, son fils, Jean Baptiste Caussette, y a passé son enfance et ne choisit sans doute pas par hasard d’y organiser une mission en décembre 1879 et d’y prononcer le discours de clôture, six mois avant de mourir.

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